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Mad trapper of Rat river

Le village d'Aklavik
Le village d'Aklavik




C'est sur la rivière Eagle, à 40 km de la confluence de la Bell, que celui que l'histoire a retenu sous le nom de "Mad trapper of Rat river" a été abattu par la police montée Canadienne au terme d'une terrible chasse à l'homme. Cette histoire est restée inscrite dans la mythologie de cette région. 

Celui qui est resté dans l'histoire sous le nom de "Mad trapper of Rat river" était Albert Johnson, un trappeur de la région de Fort McPherson dans le nord du Yukon. Après que des plaintes aient été reçues par le policier Edgar "Spike" Millen du régiment d' Arctic Red River pendant l'hiver de 1931, celui-ci décida d'envoyer deux officiers : Alfred King et Joe Bernard. C'est par une froide journée, par moins 40° qu'ils arrivèrent à sa cabane. De la fumée sortait de la cheminée et ils appelèrent Albert Johnson sans obtenir de réponse. Alfred King regarda alors par la fenêtre. Johnson l'observait au travers de cette même fenêtre qu'il couvrit alors avec un sac ! Méfiants, l'homme était sans doute armé, les officiers de la police montée décidèrent d'aller chercher des renforts à Aklavik à... 80 miles de là !.C'est avec deux hommes supplémentaires qu'ils revinrent :  Robert McDowell et Lazarus Sittichinli. De retour à la cabane ils frappèrent à la porte. La réponse obtenue fut une balle au travers de la porte qui atteignit King à la poitrine. Un échange de coups de feu s'ensuivit avant que ses compagnons ne décident de ramener Alfred King à Aklavik le plus rapidement possible pour tenter de lui sauver la vie. 

Cette fois c'est avec neuf  hommes et de la dynamite que la police montée fut de retour. De son côté Johnson avait transformé sa cabane en forteresse. Il avait surélevé le plancher et creusé un mètre en dessous. Il avait également renforcé les murs et  installé des issues de secours  Il était bien armé avec deux fusils à canon scié et une carabine Winchester qu'il utilisa pour faire feu sur les policiers qui ripostèrent en envoyant de la dynamite sur la cabane. Le toit fut soufflé et les murs partiellement détruits. Ils s'approchèrent en tentant d'y voir clair au travers de la fumée, c'est alors que le trappeur fou fit feu à nouveau. Une nouvelle fois la police montée dut battre en retraite et après quinze heure de siège un inspecteur du nom de Eames écrivait que le trappeur se montrait très résolu et astucieux, capable de décisions et d'actions très rapides, d'un caractère dur et désespéré.

On était alors le 16 Janvier 1932 et il fut décidé une nouvelle tentative pour capturer le "trappeur fou". En arrivant à la cabane la police s'aperçut qu'elle avait été abandonnée ! Une gigantesque chasse à l'homme fut organisée avec des guides et des trappeurs dans toute la zone, pendant deux semaines, sans succès. Ils finirent par le retrouver le 30 Janvier, celui-ci, ignorant leur présence, toutes les chances étaient du côté de la police montée. Deux des hommes, Millen et Riddell, commencèrent contre toute raison à avancer en direction du camps. Lors de la confrontation, Millen fut atteint en plein cœur. La nuit suivante Johnson réussit une fois encore à glisser entre les doigts de la police. 

La police n'ayant pas réussi à capturer le "trappeur fou", un nouveau renfort fut mis à disposition en la personne de Whop May, un pilote de la première guerre mondiale devenu "pilote de bush". Le pilote arriva à Aklavik le 5 février 1933. Son avion un monoplan Bellanca équipé de skis permit une surveillance aérienne et l'approvisionnement des équipes qui participaient à la chasse à l'homme dans les monts Richardson, à l'ouest de Fort McPherson. Whop May réussit à repérer la piste de Johnson depuis son appareil et guida les hommes de la police montée dans sa direction. 

L'appareil simplifia considérablement la tâche de la police dans cette région, totalement recouverte de neige. L'homme fut rattrapé et une nouvelle bataille s'ensuivit au cours de laquelle neuf balles furent tirées sur Johnson. On rapporte que Whop May raconte  "J'effectuais des cercles au dessus de la rivière. Comme je survolait la retraite du fugitif, je l'apercus, étendu dans une position anormale. Je me posais alors, Johnson était étendu face contre terre, son bras droit en direction de son fusil. Je savais qu'il étais mort. 

Johnson étais un homme étrange, on ignore d'où il venait et ce qu'il avait fait avant de venir dans le secteur d'Arctic Red River. Dans ses poches on trouva deux mille dollars en billets, un peu d'or, une boussole, un rasoir, un couteau, des hameçons, un écureuil mort, et un petit oiseau mort. Durant toute la chasse à l'homme, jamais la police montée ne l'entendit prononcer un seul mot.